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MARFAING, ENFIN ! 

Deux galeries exposent le peintre qui bénéficie d'une actualité éditoriale et institutionnelle

ART CONTEMPORAIN 

André Marfaing, Août 1972-30, 1972, acrylique sur toile, 130 x 162 cm©Bertrand Michau-ADAG

André Marfaing

Août 1972-30, 1972

acrylique sur toile

130 x 162 cm

© Bertrand Michau / Galerie Berthet-Aittouarès

Paris. Il fallait bien deux expositions pour : marquer la sortie du catalogue raisonné (1) de l'œuvre d'André Marfaing (1925-1987) ; saluer l'arrivée de plusieurs tableaux au Centre Pompidou dont l'un, notamment, est accroché dans les espaces de la collection permanente du Musée national d'art moderne ; et rappeler l'évolution, l'ampleur et surtout la profondeur de son travail. 

La première, à la Galerie Berthet Aittouarès (qui est aussi la quatrième, personnelle, depuis quinze ans sous cette même enseigne) réunit une vingtaine de toiles datées de 1967 à 1986 - et issues de la collection de la galerie et de la famille, Didier et Marie ses enfants. 

Ces œuvres dessinent, pour la plupart, des continents noirs que Marfaing est venu foudroyer avec des éclairs blancs (lignes, traits) qui ouvrent des fentes, des failles, des fêlures afin de générer une tension, une densité, et créer de puissants contrastes pour révéler la lumière. Et ce, sans le moindre bavardage, avec une rapidité, une radicalité et une fulgurance étonnantes. 

Ces œuvres dessinent, pour la plupart, des continents noirs que Marfaing est venu foudroyer avec des éclairs blancs (lignes, traits) qui ouvrent des fentes, des failles, des fêlures afin de générer une tension, une densité, et créer de puissants contrastes pour révéler la lumière. Et ce, sans le moindre bavardage, avec une rapidité, une radicalité et une fulgurance étonnantes. 

La seconde exposition, chez Claude Bernard, dont la galerie (avec laquelle Marfaing signe son premier contrat en 1957) a été reprise depuis son décès en 2022 par son neveux Michel Soskine, regroupe, elle, des toiles et quelques lavis des années 1950 et 1960. Peintes dans des tonalités sombres, noires ou grises de toute la gamme, émaillées de quelques fenêtres de blanc, elles témoignent à cette période là d'un expressionnisme qui, d'une grande maîtrise déjà, annonce les gestes, signes et calligraphies développés dans les toiles futures. 

Les prix affichés vont de 26 000 euros (petits formats) à 260 000 pour les plus grandes oeuvres. Ils ont beaucoup montés ces dernières années, et sont devenus cohérents au regard d'un artiste important, qui était tombé dans l'oubli à la suite de son décès et de la fermeture de son atelier. 

Henri-François Debailleux

(1) André Marfaing, 1948-1986, ed. Skira, 2023

André Marfaing, Lumières Noires, jusqu'au 28 octobre, Galerie Berthet-Aittouarès, 14 et 29 rue de Seine, et Galerie Claude Bernard, 7-9 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris.

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