Juin 2024
Guillaume Benoit
Daniel Pontoreau
Galerie Berthet-Aittouarès
24 mai → 29 juin 2024
Après son exposition personnelle en 2023 au musée de la céramique en Belgique, Keramis, la galerie Berthet-Aittouarès présente Daniel Pontoreau avec vingt sculptures : œuvres murales et œuvres dans l’espace, réalisées entre 2002 et 2023.
De la matière violente à la maitrise du geste, du ressenti primitif à un ressenti mental, Daniel Pontoreau cultive les contrastes. Ses formes, elles, sont volontairement simples. Parfois, telle une scarification sur la surface, elles reçoivent la marque d’un tracé gravé, d’un dessin délicat. Nous aurons compris que Daniel Pontoreau ne cherche pas le spectaculaire mais bien au contraire une simplicité d’effet. Daniel Pontoreau est aussi un constructeur d’espace et chaque exposition devient une installation en elle-même.
« Je ne veux pas dicter la lecture, j’invite, dit-il, à la contemplation d’un espace de rêve éveillé ». C’est ainsi qu’il propose au spectateur une nouvelle façon d’appréhender leur cheminement.
Exposition Daniel Pontoreau à la Galerie Berthet-Aittouarès
Courtesy Galerie Berthet-Aittouarès, Paris
Carte blanche à Marie-Hélène Lafon :
Marie-Hélène Lafon présente Daniel Pontoreau : lorsqu’une romancière dialogue avec un sculpteur. « Daniel Pontoreau empoigne la matière terre comme j’empoigne la matière langue. A plein corps. Il s’agirait de donner forme au chaos du monde. Sans emphase. Ce serait tellurique et très nu. »
Marie-Hélène Lafon raconte des destinées marquées par l’attachement à la terre et le lien à un pays premier que l’on quitte pour aller inventer sa vie ailleurs. La terre : sujet de réflexion et de création réunit l’écrivaine et le sculpteur-céramiste. Si cette écrivaine et ce sculpteur entrent en dialogue c’est aussi parce qu’ils se reconnaissent dans une sensibilité commune. Le travail sur la langue conduit sans concession par Marie-Hélène Lafon donne corps à une écriture en relief. Pontoreau, lui, modèle la terre au sol, la terre sur la Terre. Il la pétrit, la grave, la scarifie, afin d’y inscrire les marques d’un passage. Enfin tous deux pratiquent un style sans sophistication, sans emphase, qui touche directement les sens. C’est l’expression artistique qu’ils choisissent pour interroger le silence d’un « avant le paysage ».
Daniel Pontoreau, Pierre scarifiée, 2002, terre cuite avec engobe de porcelaine, 25 x 30 x 27 cm
©Daniel Pontoreau, courtesy Galerie Berthet-Aittouarès
Marie-Hélène Lafon a reçu de nombreux prix littéraires pour ses romans et a publié récemment un ouvrage sur Cézanne, Des toits rouges sur la mer bleue, aux Editions Flammarion.